Réduire les phyto : un travail d’équipe !
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Le 23 octobre 2025 s’est tenu le colloque “Partage du risque sur la chaîne de valeur : l'engagement des parties prenantes dans les filières et territoires pour la réduction des usages et impacts des produits phytopharmaceutiques”.
Organisé par l’équipe d’animation Ecophyto R&I, les Ministères copilotes d’Ecophyto et l’OFB, ce colloque a présenté les résultats finaux de trois années de recherche exploratoire étudiant l’engagement des multiples parties prenantes, allant de l’agriculteur /agricultrice au consommateur / consommatrice en vue de réduire les usages et les impacts des produits phytosanitaires.
Les recherches ont mis en lumière les transformations nécessaires à l’émergence et au renouvellement des chaînes de valeur, la crédibilité et la perception des labels agroécologiques, l’efficience économique de nouvelles organisations territoriales, ainsi que le rôle et l’impact des acteurs publics et de leurs politiques.
L’assurabilité des risques liés aux changements de pratiques a également été étudiée.
Cette journée a aussi permis de mettre en perspective ces résultats avec des dispositifs existants, tels que les Projets Alimentaires Territoriaux (PAT), les paiements pour services environnementaux (PSE) ou la loi Egalim’.
La journée a été rythmée par :
- Des interventions institutionnelles et scientifiques qui ont éclairé le contexte et les enjeux.
- La présentation des résultats finaux de quatre projets Ecophyto Recherche et Innovation (FILTER et 2IDCUMA (dont la FNCuma est partenaire), PHYT’INFO, REDACSOL).
- Une table ronde consacrée aux dispositifs favorisant la réduction de l’usage des produits phytopharmaceutiques (PAT, Loi Égalim, etc.).
- La présentation de l’étude ARRUPVICO, qui a exploré l’assurabilité des risques liés à la réduction des usages phytosanitaires en viticulture et sur colza.
- Des moments de convivialité qui ont favorisé les échanges et le partage d’expériences.
Louise Plantin, facilitatrice graphique, était présente pour croquer les échanges.
2IDCUMA
Le projet 2IDCUMA analyse comment les Cuma contribuent à la réduction des pesticides. Il vise à distinguer les effets propres du partage de matériel et des échanges entre agriculteurs / agricultrices, à identifier les retombées organisationnelles et territoriales et à comprendre l’influence des fédérations dans la transition agroécologique.
S’il n’y avait qu’une idée à retenir
Le projet 2IDCUMA démontre que les dynamiques collectives portées par les Cuma sont un levier original et efficace pour accompagner la transition agroécologique.

Retrouvez l’ensemble des ressources du projet 2IDCUMA sur la page dédiée
Nos projets de recherche / 2IDCUMA
FILTER
Produire, transformer et consommer l’alimentation sur un même territoire : c’est l’ambition de filières qui s’organisent entre agriculteurs/ agricultrices, entreprises de transformation, distribution et consommateur / consommatrices. Le projet FILTER donne des clés de compréhension des filières territoriales agroécologiques et fournit des repères pour les accompagner
S’il n’y avait qu’une idée à retenir
La création de valeur ajoutée engendrée par les modes de gouvernance collective des filières territoriales constitue un levier majeur pour la transition agroécologique

PHYT’INFO
PHYT’INFO rend compte des enjeux relatifs aux déclinaisons numériques des labels et dispositifs d’information relatifs aux pesticides appliqués aux fruits et légumes d’Occitanie afin d’examiner leur contribution à la valorisation de pratiques plus durables et à la transmission d’informations fiables aux mangeurs.
S’il n’y avait qu’une idée à retenir
Le numérique est un outil pour accompagner et donner corps aux mesures et instruments de réduction des pesticides. Il n’en modifie ni l’esprit ni l’efficacité : c’est un accélérateur et non un moteur.

REDACSOL
La littérature économique montre que les consommateurs / consommatrices sont sensibles aux modes de production, notamment à l’usage des pesticides, enjeu central du plan Ecophyto 2+ visant à en réduire leur emploi tout en préservant la performance agricole. En France, deux tiers des citoyens soutiennent l’agriculture biologique (IFOP, 2023), confirmant l’importance de la demande dans la transition agroécologique.
Si le consentement à payer pour des biens durables a été largement étudié, la consommation comme acte social reste moins explorée. Nous entendons par acte social un acte pour lequel un individu (le consommateur dans notre cas) retire une utilité supplémentaire à consommer des biens qui sont offerts et/ou consommés par un groupe qui a des préférences proches des siennes.
Ce projet analyse comment les consommateurs valorisent l’engagement des agriculteurs et/ou des distributeurs à limiter l’utilisation de pesticides, et comment cela influence leurs choix. Plutôt que de s’appuyer sur des labels, coûteux et parfois inefficaces, nous testons l’impact d’un message simple portant sur cet engagement des acteurs.
S’il n’y avait qu’une idée à retenir
Communiquer sur l’engagement des agriculteurs / agricultrices ou des distributeurs dans une démarche sans pesticides a le potentiel de pousser les consommateurs à se tourner vers des biens sans pesticides.

ARRUPVICO
Depuis la 2e moitié du 20e siècle, l’agriculture s’est reconstruite autour de la phytopharmacie : limiter le recours aux produits phytosanitaires représente un risque important de perte de récolte, voire une menace sur la viabilité économique et la pérennité de nombreuses exploitations agricoles. Le projet vise à définir les modalités d’assurance à même de les sécuriser et de mieux partager le risque.
S’il n’y avait qu’une idée à retenir
La transition agroécologique est difficilement assurable mais sécuriser ces démarches reste indispensable : ce risque généré par l’injonction sociétale doit être partagé. Des solutions innovantes sont possibles !

L’ensemble des présentations des projets est accessible sur le site Ecophyto PIC Colloque « partage du risque sur la chaîne de valeur »