Quand l’élevage maîtrise naturellement l’enherbement

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Dans un contexte où l'agriculture cherche des solutions plus respectueuses de l'environnement, l'intégration de l'élevage au sein des parcelles de cultures et de vignes se révèle être une solution pertinente. Élodie Brunet, chargée de l'agroécologie et de l'élevage à la Fédération des CUMA des Charentes, est au centre du projet RECIT (Relations Élevages/Cultures Intra-Territoriales), une initiative visant à tisser des liens précieux entre éleveurs, céréaliers et viticulteurs en Charente et Charente-Maritime.

Le principe du projet est de remettre de l’élevage là où les animaux ont disparu, en valorisant des parcelles non utilisées ou des zones à entretenir, notamment dans les vignobles.

Un partenariat gagnant-gagnant

« Le but, c’est de remettre de l’élevage sur des zones où il n’y a plus d’animaux, » explique Élodie Brunet. Contrairement aux idées reçues, il n’est pas toujours nécessaire de semer des couverts spécifiques. « Un animal, s’il a de l’herbe, ça lui va bien. On n’est pas obligé de semer un couvert pour le faire pâturer. »

Pour les viticulteurs, la présence d’animaux, notamment les brebis, offre un avantage considérable : le nettoyage naturel des rangs de vigne. Le pâturage hivernal est particulièrement efficace pour gérer l’enherbement, en ciblant le cavaillon, la zone sous le rang difficilement accessible aux outils mécaniques.

Les multiples impacts du pâturage

L’impact du pâturage est double :

  1. Gestion de l’enherbement : La brebis nettoie précisément sous le rang, réduisant drastiquement le volume d’herbe. Ce travail facilite le passage ultérieur des outils mécaniques si nécessaire.
  2. Santé des sols et captage carbone : Au-delà du simple nettoyage, l’enherbement permanent et l’action de l’animal favorisent la vie microbienne. « Quand on dit prairies, on dit couverture du sol, donc on dit captage du carbone, ce qui est plutôt intéressant, » souligne Elodie Brunet. Il s’agit cependant d’un travail à long terme, dont les bénéfices sur la structure du sol et sa microbiologie se manifestent sur plusieurs cycles.

Des économies pour l’éleveur

Pour l’éleveur, le système de transhumance intra-territoriale apporte une réponse concrète à ses défis hivernaux. Le fait de « faire voyager » une partie du troupeau permet :

L’appel à la formation

Élodie Brunet insiste sur un point crucial pour ceux qui envisagent d’intégrer de l’élevage sur l’exploitation : la formation.

« Si tu as cette réflexion, de réintroduire de l’élevage, prends contact avec des éleveurs, imprègne-toi, n’hésite pas à faire des formations. […] Commence déjà par te former, et après il y a tout un tas d’organismes autour, para-agricole et agricole, qui sont là pour t’accompagner dans ton projet. »

Que l’orientation se porte sur les ovins pour le nettoyage des vignes, les bovins pour le pâturage de couverts, ou même les poules, chaque espèce demande des connaissances spécifiques. Le projet RECIT, mené par la Fédération des CUMA Charentes, le réseau CIVAM, la Fédération Régionale d’Agriculture Biologique Nouvelle-Aquitaine et Agrobio Gironde s’affirme ainsi comme un moteur essentiel pour la transition agroécologique en Charentes, prouvant que l’alliance entre l’animal et la terre est l’avenir d’une agriculture durable et valorisante.

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