Une médiation pour réellement se dire les choses en Cuma

À la Cuma du  Cuma Val de Sèvre, la communication entre le salarié et les responsables se dégradait progressivement depuis des années. En 2024, suite à une altercation plus forte que d’habitude, les responsables ont proposé au salarié de réaliser une médiation.

Retour sur le déroulement avec Fabien et Pierre Luc, membres du Bureau de la Cuma Val de Sèvre.

Pourquoi avez-vous fait appel à la médiation ce jour-là ?

C’était très tendu depuis plusieurs semaines : certains adhérents n’osaient plus venir à l’atelier et côté salarié la charge de travail était de plus en plus importante. Suite à l’altercation, nous avions deux choix : partir sur l’aspect juridique ou réaliser une médiation. Convaincus que chacun avait une part de responsabilité pour en arriver à cette situation, nous voulions remettre du dialogue avec le salarié et notre choix s’est tourné vers la médiation.

 

Comment s’est déroulée la médiation ?

Nous avons fait appel à Frédéric Duval, médiateur certifié au sein de l’Union des Cuma Pays de la Loire et il nous a proposé de réaliser la médiation en 3 temps.
Nous avons débuté par des entretiens individuels où chacun a pu se livrer en toute confidentialité sans se sentir jugé.
Ensuite nous avons réalisé un premier échange commun avec le salarié. Chacun a pu exprimer ce qui le touchait personnellement dans ses fonctions.
C’est à ce moment-là que le mal-être de chacun a été mis en lumière : pas par le médiateur, mais tout simplement par nous-même. Frédéric a été la personne tierce qui a permis de tenir le dialogue pour que chacun puisse tout exprimer dans un cadre maîtrisé où chacun se sentait libre de s’exprimer. Seuls, nous nous serions emportés et le dialogue se serait interrompu trop rapidement car le 3ème temps était l’expression et le partage des solutions envisagées par chacun.

 

Quels enseignements tirez-vous de cette médiation ?

Il ne faut pas laisser le conflit s’enliser puis se figer trop longtemps. Cette médiation nous a tous chamboulés car chacun a pu exprimer ses sentiments qui n’avaient jamais été mis en lumière auparavant. Quand ça dure des mois, voire des années, l’expression de ceux-ci laisse des traces. 

Désormais nous essayons que tous les sujets remontent rapidement et que la situation conflictuelle ne pourrisse pas. Les responsables doivent prendre des décisions partagées afin d’informer les adhérents et les salariés rapidement. Nous laissions trop de situations sans décision claire. Nous avons retravaillé sur les responsabilités de chacun afin d’améliorer le fonctionnement du groupe.

Propos recueillis par Frédéric Duval