La viticulture de montagne présente des défis uniques liés aux terrains en terrasses et aux pentes abruptes. Pour répondre à ces enjeux, la coopération entre vignerons s’avère indispensable. Adhérer à une CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) permet non seulement d’accéder à du matériel de qualité et spécifique, mais également de bénéficier d’un précieux échange d’expériences et de conseils techniques.
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Témoignage de Bixente Indart, viticulteur en Pays basque
Bixente Indart, vigneron installé à Baïgorry dans les Pyrénées-Atlantiques, partage son expérience depuis qu’il a repris la suite de son père en janvier 2021. Exploitant cinq hectares et demi en AOC Irouléguy – dont quatre en terrasse dédiés aux rouges Tannat-Cabernet et un hectare et demi en blancs – il pratique une viticulture biologique qui exige un matériel de précision souvent onéreux. « Travailler en bio demande un équipement spécifique et de qualité, ce qui représente un investissement important. Grâce à la CUMA d’Irouleguy, je bénéficie d’un accès à un matériel performant, allant des machines pour travailler les sols aux équipements de traitement, et ce, en mutualisant les coûts avec d’autres petits vignerons », explique-t-il.
Les avantages d’une CUMA pour les vignerons
Faire partie d’une CUMA présente de nombreux avantages :
Partage de matériel spécialisé : Des machines comme l’enfonce-pieux, les épandeurs de fumier ou encore des équipements dédiés à la gestion des interceps sur terrasse sont mis en commun, réduisant ainsi le coût d’acquisition pour chaque adhérent.
Échanges et convivialité : La CUMA est un lieu de rencontre et de partage. Les discussions et retours d’expérience permettent à chacun de s’enrichir des pratiques des autres et d’adapter ses techniques aux contraintes du terrain.
Projets collaboratifs : Au-delà du matériel classique, certains projets innovants voient le jour, comme la création d’aires de lavage en commun pour le traitement des eaux usées, un poste souvent coûteux à gérer individuellement.
Collaboration avec l’Atelier Paysan et le GIEE
Depuis plusieurs années, Bixente et ses collègues travaillent avec l’Atelier Paysan et le Groupement d’Intérêt Économique et Environnemental (GIEE) pour développer du matériel sur-mesure adapté à la viticulture de montagne. L’objectif est de concevoir des outils capables de s’adapter aux terrasses et aux pentes, tout en facilitant le travail quotidien sur des parcelles souvent de petite taille. Ce partenariat permet d’allier expertise technique et contraintes pratiques, offrant ainsi aux viticulteurs des solutions innovantes et économiquement viables.
L’accompagnement de la Fédération des Cuma du 640
Un soutien supplémentaire vient de l’accompagnement de la Fédération des Cuma du Béarn Landes Pays Basque. Cette fédération joue un rôle clé dans la structuration et le développement des CUMA de ses départements. Elle propose une assistance technique et administrative, accompagne les démarches de mutualisation des investissements et favorise l’échange de bonnes pratiques entre coopératives. Grâce à cet appui, les CUMA bénéficient d’un cadre structuré qui facilite la mise en œuvre de projets communs et renforce la compétitivité des vignerons, tout en leur permettant de relever les défis spécifiques de la viticulture de montagne.
L’expérience de Bixente Indart illustre parfaitement l’intérêt de s’engager dans une démarche collective pour optimiser les moyens et les pratiques en viticulture. L’accès à du matériel spécialisé, la mutualisation des coûts, et l’accompagnement de structures telles que la Fédération des Cuma de proximité, contribuent à une agriculture plus durable et adaptée aux exigences du terrain. En se regroupant, les petits vignerons peuvent non seulement surmonter les obstacles liés à leur environnement, mais également innover pour améliorer leur productivité et préserver leur savoir-faire traditionnel.
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Publié le 04 août 2025
Gironde – Lot-et-Garonne
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