Publié le
La philosophe Gabrielle Halpern sort un ouvrage intitulé “Créer des ponts entre les mondes aux éditions Fayard”. L’occasion pour elle de revenir sur son expérience avec les Cuma, et pour nous, dans cet article, sur la manière dont son point de vue nous a aussi inspiré.
Son prologue commence avec cette phrase exprimée par sa grand-mère “Gabrielle, il faut que tu apprennes à avaler la médiocrité du monde” et se termine “je lui ai pourtant désobéi et j’ai cherché à apprendre autre chose”.
Nous aurions pu de la même manière nous résigner à l’individualisme ambiant, au chacun chez soi avec des vaches bien gardées comme dit la maxime, mais nous avons aussi désobéi. Nous avons cherché in fine à progresser et transgresser ensemble, par le collectif. Le partage de machines est le début d’une aventure humaine. Celles et ceux qui ont pensé les Cuma étaient de profonds humanistes.
La FNCuma a choisi de faire appel à la philosophe Gabrielle Halpern pour l’élaboration de son projet politique, alors que les défis auxquels font face les agricultrices et agriculteurs interrogent nos fondations. Ce projet politique est sorti en 2023 avec trois valeurs clés : la solidarité, l’humanisme et la créativité.
Ce travail a aussi nourri Gabrielle Halpern dans son cheminement qui y consacre quelques pages dans son dernier ouvrage. Les Cuma sont “des visionnaires” et des “pionniers dans l’organisation du travail et de la coopération professionnelle et sociale”. “J’ai eu la chance de pouvoir les explorer de l’intérieur”.
Elle explique, qu’ “à l’occasion d’échanges passionnants sur l’avenir et le rôle des Cuma dans les territoires et pour notre pays, j’ai mesuré également et concrètement quelle pouvait être la place du philosophe : réfléchir à la Solidarité en soi, à l’Humanisme en soi, à la Créativité en soi est absurde ; ces concepts sont des coquilles vides s’ils ne sont pas nourris par la réalité”.
“L’agriculture n’est pas un “secteur”, elle est un miroir de notre société. Prendre le temps de la découvrir -de la découvrir vraiment – a constitué pour moi une prise de conscience salutaire dans ma vie et mes travaux de recherche. Nous l’oublions peut-être mais les professionnels du monde agricole sont par essence des “scientifiques” qui expérimentent sans cesse : ils sèment, ils observent, ils adaptent, etc. […] ils sont dans un rapport direct avec la réalité. […] l’industrie ou dans le tertiaire, […] ont glissé mille paravents entre eux et le réel et […] vivent donc chaque remise en question d’une manière douloureuse. Cela renforce l’idée selon laquelle l’agriculture peut détenir les clés, par exemple, pour faire face au changement climatique et contribuer à trouver des solutions inédites à la transition écologique”.
Lien vers la page de l’ouvrage de Gabrielle Halpern
Chaque nouveau mandat est l’occasion de fixer le cap pour les années qui suivent. C’est l’intention qui a été mise dans ce projet politique qui s’appuie sur tous les précédents, Ce projet politique marque une ambition commune, celle que se donne le conseil d’administration de la FNCuma. Il définit une direction dans laquelle nous voulons avancer, en y inscrivant nos actions et nos positions.
Chaque nouveau mandat est l’occasion de fixer le cap pour les années qui suivent. C’est l’intention qui a été mise dans ce projet politique qui s’appuie sur tous les précédents, Ce projet politique marque une ambition commune, celle que se donne le conseil d’administration de la FNCuma. Il définit une direction dans laquelle nous voulons avancer, en y inscrivant nos actions et nos positions.
