Avant 1939
L'agriculture française n'est pratiquement pas mécanisée, mais des habitudes d'entraide entre voisins existent depuis très longtemps, notamment pour certains travaux saisonniers. L'apparition de machines importantes (batteuses, machines à labourer à vapeur ou électrique avec treuils) invite à un début d'organisation plus structurée.
La crise économique des années 30 fait découvrir aux agriculteurs l'intérêt de se grouper pour se défendre et s'organiser. Des syndicats de battages et des coopératives de culture mécanique voient le jour.
1945 - 1954
1945, c'est la fin de la guerre, la reconstruction du pays, la réorganisation et la modernisation de l'agriculture. La Confédération Générale de l'agriculture met en place le réseau coopératif agricole. Fin 1945 création de l'Union Nationale des Cuma chargée d'assurer l'approvisionnement et de la Fédération Nationale des Cuma chargée de la défense des intérêts juridiques et moraux des Cuma et de leur représentation. Les statuts des cuma sont diffusés dans les campagnes par les Comités départementaux d'action agricole et la Confédération Générale de l'Agriculture. Les Cuma se développent très rapidement dans le pays (8000 Cuma et coopératives de battage et service en 1949) et organisent de nombreuses démonstrations. Des relais départementaux sont mis en place. Dans les années 50, on assiste à de nombreuses dissolutions de Cuma, par manque de préparation de ces coopératives. Les Unions départementales ont du mal à se mettre en place. La CGA éclate et l'Union Nationale des Cuma est dissoute.
La FNSEA prend le leadership de l'agriculture française.


1954 - 1970
A partir de 1954, les Cuma vont se réorganiser sur de nouvelles bases. Le nombre d'adhérents nécessaire à la constitution d'une Cuma est ramené de 7 à 4. Les Pouvoirs Publics les encouragent et leur attribuent des aides aux investissements. La TVA est mise en place en 1969-1970. La Jeunesse Agricole Catholique apporte un formidable élan aux valeurs d'entraide et de solidarité, au développement technique de l'agriculture.
Une organisation fédérale se met en place. La FNCUMA dispose de 15 délégués régionaux. Les fédérations départementales se structurent et s'organisent. Elles embauchent progressivement des conseillers machinisme, des animateurs, des comptables.


1965 - 1980
Cette période connaît un développement extraordinaire de la productivité agricole encouragé par la PAC, mais très vite dénoncé par le syndicalisme de gauche (paysans-travailleurs) dont bon nombre de ses militants sont membres de Cuma.
Les Cuma sont très souvent le prolongement des Groupes de Développement Agricoles (CETA, GVA) et participent à la mise en place de nouvelles techniques (moisson, ensilage, manutention des pailles et foins, travaux du sol, vendange mécanique).
A partir de 1975 les fédérations départementales s'organisent progressivement en fédérations régionales. Le premier mensuel "Entraid'Ouest" voit le jour suivi de 3 autres journaux régionaux au sein d'un groupe de presse. Les premiers Salons sont organisés.
1975 - 1990
Les Cuma vont se développer au-delà des activités traditionnelles : drainage, irrigation, diversification des productions (séchage, stockage, abattoirs, conditionnement), travail avec les collectivités locales et l'aménagement de l'espace. Les aides des Pouvoirs Publics (prêts bonifiés, aides des Conseils régionaux) vont encourager à la création et au développement de nombreuses Cuma. La présence de représentants de Cuma dans les Commissions Mixtes et les Chambres d'Agriculture donneront ainsi une reconnaissance plus officielle. Le projet informatique est mis en route. En 10 ans plus de 1000 Cuma sont informatisées.Depuis 1990
Les Cuma jouent un rôle important dans le domaine de la protection de l'environnement (épandage des fumiers et lisiers, pulvérisation, etc...). Elles deviennent de plus en plus un élément incontournable pour beaucoup d'exploitations qui doivent impérativement réduire leurs charges de production, la réforme de la PAC les positionnent comme outil efficace de réduction des charges. Elles sont reconnues par les Pouvoirs Publics et les responsables politiques et professionnels.


Aujourd'hui
On assiste à une recomposition des formes collectives. Dans un contexte bien particulier, fait de crise économique et énergétique, d’incertitudes et de doutes sur la politique et le progrès, mais aussi de révolutions technologiques, de besoin de solidarités et d’économie responsable, les Cuma et leur réseau sont amenés à réagir et à se transformer, en clair, encore à innover.
![]() |
"A l'ombre des machines" de Denis Lefèvre, est le premier livre publié sur le mouvement cuma depuis que les cuma existent.
Edité à l'occasion du cinquantenaire du mouvement Cuma à Saint-Malo, les 13 et 14 juin 1996, il illustre la longue histoire des solidarités locales. |