Des nouvelles de la section apicole de la cuma départementale Innov 44

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Nous sommes retournés voir Virgile MAZERY apiculteur installé en GAEC avec sa compagne qui fait du maraîchage sur la commune de Guenrouët (44). Il est à l’origine d’une démarche collective d’investissement dans le but de gagner en autonomie sur la partie apicole. 

Peux-tu nous rappeler votre projet ? 

Nous étions 7 apiculteurs professionnels à l’origine du projet  répartis sur l’ensemble du département de Loire-Atlantique. Nous souhaitions nous équiper d’un matériel qui nous permette d’être plus autonomes dans le processus de travail de la cire. En apiculture nous utilisons des plaques de cire gaufrées dans les ruches pour que les abeilles s’en servent de support pour constituer les alvéoles qui vont ensuite stocker le miel ou héberger les larves. Le projet de mutualisation d’une cuve de décantation et d’épuration, de moules et d’une machine à laminer et à gaufrer la cire, permet aux fermes de travailler avec leur cire en circuit fermé et de maîtriser leur qualité sanitaire. Chose qui n’est pas assurée lorsqu’on travaille avec un prestataire industriel. 

Pourquoi le modèle cuma ? 

Le statut de cuma s’est avéré être le plus adapté à la mutualisation d’un tel équipement matériel. A la création, nous étions prêts à créer notre propre cuma mais la fédération de proximité nous a parlé de la cuma départementale Innov 44. Une structure idéale pour héberger une section apicole. En effet, la circonscription territoriale de la cuma couvre tout le département, alors tous les apiculteurs du projet pouvaient y adhérer. 

Dans la pratique, comment vous organisez-vous ?

Aujourd’hui nous sommes 10 adhérents, cet effectif nous permet de garder une certaine souplesse dans notre organisation et notamment le planning. En effet, chaque exploitation à deux semaines pour faire son travail, sachant que le processus prend environ  quatre jours. 

Le fabrication des plaques de cire gaufrée s’effectue toujours à deux. Les adhérents s’organisent donc à deux exploitations pour travailler. Ils veillent à ce que les nouveaux installés soient en binôme avec une personne expérimentée qui puisse leur transmettre ses connaissances. Cette notion de binôme permet aussi de travailler chez des adhérents qui ont un bâtiment isolé adéquat, ce que les jeunes installés en apiculture n’ont pas forcément encore pu acquérir. 

Avec le recul que vous apporte le modèle cuma ?

Nous nous organisons pour siéger au conseil d’administration de la cuma Innov 44 chacun à notre tour. C’est enrichissant car nous travaillons auprès d’agriculteurs ayant des systèmes très différents de l’apiculture. La cuma permet de créer du lien et des échanges. Ainsi, nous sommes plus à même de comprendre les contraintes de chacun. C’est aussi un exercice qui nous apprend à travailler avec des personnes avec qui nous n’avons pas les mêmes affinités. La section apicole nous permet également de travailler entre apiculteurs, notamment pour les chantiers en binôme mais aussi pour l’organisation de la section, la planification, les décisions d’achat et de réparation… 

Et la suite du projet ? 

Le matériel arrive bientôt à la fin de son amortissement. Nous nous questionnons donc sur un renouvellement ou bien une remise à neuf. Aussi, nous nous interrogeons toujours sur de nouveaux investissements, pourquoi pas pour la fabrication de nos cadres, mais aucune décision n’a encore été prise. 

Quelques chiffres pour mieux appréhender le projet : 
– Un investissement de 15 000 € 
– 10 agriculteurs qui travaillent entre 1 T et 1,5 T de cire / an 
– Le coût de revient de la machine est de 2-3 €/kg 
– Dans une ruche il y a environ 2 kg de cire mobilisé 
– Il faut 400 ruches pour faire vivre un ETP, ce qui représente 60 000 ha butinés 

Clarisse PERRIN, Entraid’ et Infocuma Avril 2024